Wednesday 1 October 2008

Vous avez dit ‘discrimination”?

Sur la scène musicale, le festival Couleur Café est LA référence en matière d’ouverture sur le monde. La dernière édition avait pour thème l’immigration et a rassemblé tous les acteurs du problème: immigrants légaux et illégaux, ONG, artistes. Nous sommes allés y faire un tour pour récolter des opinions d’ici et d’ailleurs sur la discrimination.

“As a musician I can talk about what’s going on”

Bai Kamara Jr is a singer/songwriter from Sierra Leone. Aged 15 he moved to the United Kingdom and then later to Belgium. He’s been involved in various projects (with Unicef and Amnesty International among others), all aiming at helping the less fortunate around the world.

What does the word ‘discrimination’ mean to you?
BK: I’m afraid discrimination is going to be around for a long time. It’s not only the colour of your skin. It’s also the name you carry, your economic status, and your level of education as well. I’m from Sierra Leone, I lived in England and now I live in Belgium. There’s discrimination everywhere. But it’s not against everyone, it’s against a particular segment of immigrants. It depends on the history of the host country and its relation to the country the immigrants come from.

Have you experienced it first hand?
BK:
As an African I’ve been discriminated against but as a musician I’m in a position where I can talk about it. A lot of people don’t have that opportunity and I don’t think it’s fair. That’s why I want my music to be a tool to raise awareness on what’s going on.

What troubles me is that the Africans have the raw material: they have oil, they have gold… And yet they don’t have the power to fix the prices. The prices are decided by organisations on which Africa has very little influence. Africa doesn’t need aid, it needs trade. And in the business world Africans are not treated as partners. That’s discrimination for me, at the highest level. And it can only trickle down.

Out soon: DVD Chosen moments from L’Archiduc.
Next album, Disposable Society, to be released in 2009-2010. (Bang!)

MICRO-TROTTOIR

“Racisme”. C’est bien souvent le premier mot qui vient à l’esprit quand on évoque la discrimination. Nous, on a sondé les festivaliers de Couleur Café pour en savoir un peu plus… sur leurs sentiments et leurs expériences persos… Bribes de conversation au hasard…

“Iedereen moet gelijk behandeld worden. Iedereen op hetzelfde niveau. Zwart of blank, werk of geen werk, dat speelt geen rol.”
Jan, laborant

“Piercing et rastas pour le boulot, c’est un peu chaud. On te propose un entretien, t’as des rastas, t’as des piercings, on va te dire ‘oui mais non’. Là, il y a déjà une discrimination.”
Ophélie, 22 ans, éducatrice

“Je suis inquiet pour la situation aujourd’hui en Belgique. Nous, on est brésiliens. On vient d’une culture très collective. Il y a toujours la solidarité dans notre pays, du voisin, de la famille, dans la rue. On a un peu peur du discours de la presse et des politiciens.”
Serge, 31 ans, artiste

“Moi, j’ai un groupe de musique qui vient de Rio. Lors d’une fête à Genk, le garçon a laissé les assiettes par terre pour les musiciens, comme des chiens. Ça, c’était dur pour nous.”
Flavio, 32 ans, artiste

“En général on doit beaucoup progresser, partout dans le monde, sur la question humanitaire. Mais ici en Europe, on a du travail, on a de l’argent, de l’aide sociale, alors que dans les pays défavorisés, on n’a même pas de mutuelle, pas de travail. Ici, on a une chance.”
Bruna, artiste

“Verandering begint bij iedereen. Vooral misschien bij de jeugd, van kleins af aan… Iedereen echt opvoeden over elke cultuur of elk ras dat hier in België samenwoont.”
Filip, 25, administratief medewerker

LE MONDE SELON LES FEMMES

Le Monde selon les femmes, c’est une organisation féministe qui mène des actions pour faire avancer l’égalité entre les sexes, en Belgique, mais aussi avec des partenaires du sud. Au coeur du «Solidarity Village», Marcela de la Peña nous a accordé quelques instants…

Le monde selon les femmes, c’est uniquement une histoire de femmes?
M.P.:
La question de l’égalité, ça ne concerne pas seulement les femmes, mais aussi les hommes, qui s’efforcent de répondre au modèle de chef de ménage. Mais une grosse partie de notre travail se fait avec des associations de femmes, notamment des femmes migrantes, parce qu’elles sont moins favorisées.

En quoi consiste-t-il?
M.P.:
Notre but premier, c’est de renforcer les capacités des femmes migrantes pour qu’elles puissent être autonomes. Il n’y a pas seulement le choc culturel qui les fragilise, mais aussi certaines contraintes: la langue, l’absence de papiers, les enfants à charge.

C’est positif, la migration pour la femme?
M.P.:
Ici, les modèles sont plus égalitaires qu’ailleurs. Les tâches «féminines», comme le nettoyage, deviennent ici une source de travail, de revenu. Ceci va mettre la femme dans une position plus confortable au niveau personnel. Et elle aura un autre regard sur ses rapports avec son mari.

Mais ceci peut être source de conflits…
M.P.:
Les hommes ont tendance à rester dans l’idée qu’un homme doit être chef de file, chef du ménage... Faire des activités «inférieures», ça va beaucoup les toucher dans leur masculinité traditionnelle. Les conflits vont donc apparaître. Les femmes vont être tiraillées entre leur envie d’indépendance et le désir du mari qui veut «une bonne épouse». Finalement, c’est quoi être une bonne épouse?

JULIE BARDIAU & JULIE BOLTERYS

1 comment:

Anonymous said...

Hey, I am checking this blog using the phone and this appears to be kind of odd. Thought you'd wish to know. This is a great write-up nevertheless, did not mess that up.

- David