Thursday 2 October 2008

La culture dans toute sa diversité

Issue d’une famille modeste, d’origine maghrébine, Fadila Laanan est Ministre de la Culture et de l’Audiovisuel de la Communauté française. Très jeune, elle rejoint le milieu associatif pour trouver sa place dans la société et agir sur le monde qui l’entoure.


La culture, c’est le patrimoine, l’identité d’une communauté. Confier un tel ministère à une femme d’origine maghrébine peut paraître surprenant.
Il est vrai qu’à l’époque, ma désignation a suscité quelques commentaires, notamment à l’étranger. Elle témoigne cependant de la capacité de notre pays à intégrer les gens issus des minorités et à les considérer comme des citoyens à part entière, jusqu’à leur confier des mandats publics et des fonctions ministérielles.

Votre politique culturelle met l’accent sur la diversité et le soutien aux minorités. On ne peut s’empêcher de faire le lien avec vos origines.

Je ne veux pas réduire ma fonction à celle de porte-drapeau de ma communauté d’origine. Cet accent mis sur la diversité culturelle et l’interculturalité est une priorité qui s’est imposée lors des Etats Généraux de la Culture, en concertation avec les acteurs du monde culturel. Notre société a évolué au cours de ces cinquante dernières années, elle s’est diversifiée en accueillant de nouvelles minorités et, par là, a élargi son horizon culturel. Il me paraît fondamental que la politique culturelle intègre cette dimension d’interculturalité. L’école aussi doit être un lieu d’apprentissage de la culture, et ce, dès le plus jeune âge, car la culture participe à l’épanouissement de chacun.

Vous êtes non seulement maghrébine, vous êtes aussi une femme. Etre une femme en politique, est-ce un avantage ou un inconvénient?
Les femmes politiques ne sont pas toujours prises avec autant de sérieux que leurs homologues masculins. Nous devons travailler davantage et faire nos preuves pour être reconnues, et n’avons pas droit à l’erreur. Même si de plus en plus de femmes sont impliquées en politique et que certaines d’entre elles font un travail remarquable, il y a encore du chemin à faire par rapport à une perception résolument positive de la femme en politique.


Quel message voudriez-vous faire passer aux jeunes issus des minorités?

On n’a rien sans rien. Pour y arriver, il faut travailler, faire les choses avec rigueur et passion. Au delà de l’investissement dans les études, une vie sociale active où l’on construit des projets avec d’autres est tout aussi importante.

SYLVIE DE JAEGERE



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